Michael Bully Herbig, le réalisateur du “Vent de la liberté”, aujourd’hui en salles, évoque à notre micro l’incroyable histoire vraie dont est inspiré le film.
Le long métrage Le Vent de la liberté, aujourd’hui en salles, raconte l’incroyable histoire vraie de deux familles ordinaires d’Allemagne de l’Est qui décidèrent, à la fin des années 70, de s’enfuir vers l’Ouest… en montgolfière ! Rencontre avec le réalisateur Michael Bully Herbig pour évoquer cette oeuvre pas comme les autres.
AlloCiné : Vous souvenez-vous de cette journée du 16 septembre 1979, quand ces deux familles sont parvenues à passer d’Allemagne de l’Est en Allemagne de l’Ouest à bord d’une montgolfière ?
Michael Bully Herbig : En 1979, quand ces événements se sont passés, j’avais onze ans, soit exactement le même âge que le petit garçon du film. A l’époque, nous n’avions aucun contact avec la RDA, pas de famille, pas d’amis, on ne connaissait personne. Mais je me rappelle avoir vu sur le magazine STERN la couverture qui montrait le ballon. Ca m’avait interpellé. J’ai alors le souvenir d’avoir compris qu’il y avait un autre état allemand et qu’une fuite en ballon, à l’Ouest, était une chose dangereuse. Plus tard, quand j’étais ado, j’ai vu le film américain La Nuit de l’évasion, l’adaptation américaine de cette histoire, et les images étaient alors devenues un peu plus claires pour moi, mais je n’avais toujours pas tout compris. Et c’est seulement les cinq, six années avant de tourner le film que je suis entré dans la matière et que j’ai acquis le savoir nécessaire.
C’est un projet qui a été particulièrement difficile à monter…
Ce qui était important pour moi, c’était d’abord d’obtenir l’accord des familles. Si elles ne m’avaient pas donné leur accord, je n’aurais tout simplement pas tourné le film. Au cours de ces entretiens, j’ai regardé les contrats qu’elles avaient fait, et c’était clair que je ne pouvais pas tourner le film sans avoir les droits d’un remake pour le sujet. C’est le début d’une odyssée qui a duré deux ans. J’ai essayé de contacter Disney et ça n’a pas vraiment marché. J’étais sur le point d’abandonner le projet quand je me suis rappelé que mon homologue Roland Emmerich, le réalisateur d’Indepedence Day et Le Jour d’après, habitait à Los Angeles. J’ai alors pris l’avion pour le voir. Il a immédiatement compris ce que j’avais envie de faire. Il connaissait des gens chez Disney, m’a obtenu un rendez-vous, j’ai ensuite négocié les droits et j’ai pu les acquérir.
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On a l’impression que ce film, pour vous, c’est un peu le film d’une vie…
Oui, c’est le film d’une vie. Il y a deux choses qui se sont réunies dans ce projet. D’abord, je cherchais un sujet pour un thriller. J’étais un grand fan d’Alfred Hitchock, un grand fan de thriller, un genre qui, dans le cinéma allemand, n’existe pas vraiment. Ensuite, c’est une histoire allemande, je pensais qu’il fallait la raconter d’un point de vue allemand. Pour préparer Le Vent de la liberté, j’ai regardé la version américaine, mais je ne m’en suis pas servi comme référence. J’ai regardé pas mal de films d’évasion, dont notamment Le Fugitif avec Harrison Ford. Tommy Lee Jones a d’ailleurs particulièrement inspiré le personnage de l’officier.
Qu’est-ce qui vous a plu dans cette improbable histoire d’évasion, qui aborde les valeurs universelles de courage et d’espoir ?
Ce n’était pas du tout ma priorité de faire un film avec un contenu moral, de lever l’index en disant “Attention, ceci, attention, cela !” Je ne voulais pas forcément transmettre des valeurs. Je me suis concentré sur ces familles et je me suis aussi attaché, surtout, à la vision des enfants qui ont un petit peu été jetés dans cette situation. Je ne voulais pas seulement faire un thriller divertissant. Le fait que le film crée autant de discussions, que les gens s’interrogent après les projections, est quelque chose qui me rend tout à fait heureux.
La bande-annonce du “Vent de la liberté :
Le Vent de la liberté Bande-annonce VO