La pollution de l’air due aux particules fines est responsable de la mort de 48 000 personnes chaque année en France, ce qui en fait la troisième cause de mortalité évitable derrière le tabac et l’alcool, selon une nouvelle étude de l’Agence nationale de santé publique.
En France continentale, la pollution de l'air provoque 48 000 morts chaque année.
Les décès provoqués par cette
pollution de l’air liée aux activités humaines (transports, industrie, chauffage avec des énergies fossiles comme le fuel, agriculture, etc.) correspondent à 9 % de la mortalité en France continentale (hors Corse et outre-mer, soit près de 62 millions d’habitants), d’après une étude de Santé Publique France.Première étude conduite en FrancePar le passé, les données sur la mortalité liée à la pollution de l’air présentées par les spécialistes français étaient issues d’extrapolations d’études conduites aux Etats-Unis ou en Europe. Les résultats présentés ce jour sont issus de l’étude EQUIS, première étude réalisée en France en 2007-2008, sur la totalité de 36 219 communes de France continentale. Selon Mathilde Pascal, épidémiologiste à la direction santé environnement de Santé Publique France, “la pollution atmosphérique est un mélange complexe constitué par exemple des oxydes de soufre, des métaux, de composés organiques volatiles et de particules fines. Ces dernières sont les plus nocives et dans cette étude, ont été utilisées comme traceur, c’est-à-dire, comme indicateur global de la qualité de l’air“.Une perte d’espérance de vie de 2 ans pour les personnes âgées de 30 ansSelon le Pr François Bourdillon, directeur général de cet organisme public, “le fardeau (le poids sanitaire) de la pollution de l’air se situe au troisième rang, derrière celui du tabac (78 000 morts par an) et de l’alcool (49 000 morts)“. Le Pr Bourdillon souligne qu’ “il s’agit d’une espèce de mortalité invisible“.Cette pollution représente “une perte d’
espérance de vie pouvant dépasser 2 ans pour une personne âgée de 30 ans“, souligne l’étude. La perte d’espérance de vie est, en moyenne, plus élevée dans les grandes villes (15 mois et plus), mais elle n’épargne pas les zones rurales (neuf mois).La carte des concentrations de
particules fines montre qu’elles sont plus élevées dans de grandes zones urbaines comme la région parisienne, le nord-est de la France et l’axe Lyon (centre-est) – Marseille (sud-est).Des bénéfices importants si la qualité de l’air est amélioréeLes spécialistes ont imaginé 4 hypothèses pour calculer quel serait l’impact bénéfique de l’amélioration de la qualité de l’air. Dans le scénario le plus optimiste, plus de 34 000 de ces 48 000 décès seraient évitables chaque année si l’ensemble des communes de France continentale réussissait à atteindre les niveaux de particules fines retrouvées dans 5 % des communes les moins polluées. Dans ce cas de figure, les personnes âgées de 30 ans gagneraient en moyenne 9 mois d’espérance de vie.Les chiffres de mortalité mentionnés dans cette nouvelle étude ne sont pas en augmentation par rapport à de précédents résultats, note toutefois Sylvia Médina, coordonnatrice du programme Air Santé.L’exposition chronique, plus nocive que les pics de pollutionL’impact sur la santé résulte, à long terme, surtout de l’exposition au jour le jour à des niveaux de pollution inférieurs aux seuils d’alerte déclenchés à partir d’une concentration de 80 microgrammes de PM10 (particules de diamètre inférieur à 10 microns) par mètre cube d’air.L’étude française confirme notamment l’étude européenne Cafe (Clean air for Europe) de 2000 qui évaluait à plus de 40 000 le nombre des décès liés à la pollution en France. Par ailleurs, les
pics de pollution pèsent moins sur la santé que l’exposition chronique.Enfin, Mathilde Pascal précise que cette étude analyse uniquement l’impact de la pollution de l’air sur la mortalité en France. Elle précise que la prochaine étude s’intéressera à l’impact de la pollution de l’air sur la morbidité car l’exposition à la pollution de l’air, notamment aux particules fines, contribue au développement de
maladies cardiovasculaires ,
respiratoires,
neurologiques, ou encore à de
cancers. Et Sylvia Médina d’ajouter que la pollution de l’air favorise aussi des “troubles de la reproduction et du développement de l’enfant“.Click Here: Cheap France Rugby Jersey