A 46 ans, elle reste l’une des rares artistes françaises a suscité l’admiration chez les femmes et le désir chez les hommes. Protagoniste du documentaire musical Haut les filles, dans les salles ce 3 juillet, Vanessa Paradis revient sur son adolescence compliquée et sa féminité qu’elle assume pleinement aujourd’hui.
Elle n’a pas de compte Instagram, où elle s’exposerait sous tous les angles. L’oiseau Paradis laisse ce genre de “cage” à sa fille Lily-Rose Depp, quand bien elle l’a mise en garde des dangers de la surexposition.Le promontoire de Vanessa, c’est la scène. Actuellement en tournée, la chanteuse de 46 ans le prouve encore avec une set-list brassant ses standards et une garde-robe bohème chic. Elle aime la vie tournée, le contact avec son public. En 32 ans de carrière, elle a brassé plusieurs Victoires de la Musique. Mais sa plus grande victoire reste celle qu’elle a gagnée sur ses complexes.
Au générique de Haut les filles, documentaire sur l’histoire du rock féminin français dans les salles ce 3 juillet, Vanessa revient sur ses débuts compliqués. Dans un récent entretien avec Le Monde, elle avait déjà évoqué son adolescence marquée par les insultes et les crachats. Devant la caméra de François Armanet, l’ex-“lolycéenne” revient sur le contre-coup du succès de Joe le Taxi, tube qui l’a propulsée dans la lumière : “Les débuts ont été très violents. J’avais 14 ans, et à 14 ans, ça ne va bien pour personne. On se demande qui on est, qui on va devenir… Ce gros succès a eu un effet boule de neige : on m’a beaucoup vue, beaucoup entendue… J’étais tellement intimidée, mais je voulais avoir l’air sûre de moi, ce qui me donnait surtout l’air prétentieuse!“ La chanteuse, comme le rapporte le magazine Téléstar en kiosque, poursuit : “J’allais à l’école en banlieue, je prenais le RER en matin, les gens me regardaient comme si j’étais un animal en cage et ne se privaient d’aucun commentaire à voix haute à côté de moi. Comme si j’étais sourde ou un objet. Mais j’étais une enfant et les commentaires étaient monstrueux. Vraiment monstrueux (…)”
“Je ressens une grande fierté à être une femme et à être regardée comme une femme”
Niveau voix, malgré des collaborations avec Serge Gainsbourg ou encore Lenny Kravitz, la chanteuse ne s’assumera qu’à l’âge de… 35 ans.Grâce à un autre chanteur : “J’avais une voix de dessin animé, tellement enfantine… Parfois, je chantais trop fort et c’était atroce, parfois je chantais trop doucement… La première fois que je me suis sentie vraiment à l’aise avec ma voix, c’est avec le deuxième album que Mathieu Chedid a réalisé pour moi, Divinidylle. Quand il m’a dit: “Tu es une grande interpète”, je l’ai cru et ça m’a fait énormément de bien“.
Niveau physique également, l’égérie de la maison Chanel aura mis du temps à s’accepter. Déclaration surprenante de la part d’une icône générationnelle, inoubliable pour ses ex : “Faire un concert me donne l’impression d’être le capitaine d’un paquebot, un gros truc lancé sur une mer déchaînée et qu’il faut maîtriser (…) Mais d’un autre côté, ma féminité s’exagère aussi sur scène. J’ai une grande fierté à être une femme et à être regardée comme une comme femme. Même si on regarde mes fesses : tant qu’elles sont à regarder, je veux bien qu’on les regarde!“ Ce qu’en dit son époux Samuel Benchetrit, avec lequel elle vient d’entamer une nouvelle collaboration ? Le documentaire Haut les filles ne lui donne pas la parole… Girl power!
Crédits photos : Bestimage