Trente ans et pas encore prête pour un enfant? Les salariées d’Apple et Facebook pourraient bientôt faire congeler leurs ovocytes pour remettre à plus tard l’heureux événement. Un traitement qui leur serait remboursé à hauteur de 20000 dollars (environ 16000 euros) par l’entreprise. Réelle avancée ou véritable contrôle des femmes?
Les salariées d'Apple et Facebook pourraient bientôt faire congeler leurs ovocytes à moindre frais.
Les géants de la Silicon Valley offrent la congélation des ovocytes à leurs salariéesLes deux géants n’ont pas encore confirmé l’information, mais celle-ci fait déjà grand bruit. “Ne plus choisir entre carrière et enfants“, il semblerait que cet argument ait poussé Facebook et Apple à proposer cette prise en charge à leurs salariées. Les femmes qui le désireraient pourraient bientôt faire congeler leurs ovocytes à moindre frais. Selon
NBC News, Facebook aurait déjà commencé à offrir la congélation des ovocytes dans la couverture médicale que l’employeur paye aux Etats-Unis, et Apple commencerait dès le mois de janvier.Une proposition qui irait dans le sens des mœurs actuelles, selon le site eggsurance.com (spécialisé dans cette solution), puisque 20% des femmes américaines ont leur premier enfant autour de 35 ans, alors que l’âge accroît les risques d’infertilité.Les réactions sont partagéesSans surprise, les réactions ne se sont pas fait attendre, qu’elles soient pour ou contre. En France (où cette technique n’est autorisée que sous certaines conditions), la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, la ministre de la Santé Marisol Touraine s’est dit préoccupée par cette information : “Je suis préoccupée d’entendre que c’est un projet porté par des entreprises. Ce sont des enjeux difficiles, compliqués, qui ont des conséquences éthiques. Il n’appartient pas aux entreprises et aux employeurs de se saisir de ces questions“.En proposant ce genre de traitement à leurs salariées, La question est de savoir quelles sont vraiment les intentions de deux entreprises. Dans un univers plutôt masculin chez Facebook où l’effectif global est composé de 31% de femmes (dont 15% seulement occupent des emplois de haute technologie), les mentalités auraient-elles changées pour faire place au leadership féminin en les aidant à concilier famille et travail ? Rien n’est moins sûr.Pour les opposants, derrière cette solution se cacherait en fait un contrôle du corps de la femme. Cette “remise à plus tard“ serait en fait le moment où un enfant n’entravera pas la vie professionnelle. Carrière et maternité ne serait donc pas compatibles.Pour les partisans d’une telle possibilité, cette proposition traduirait une volonté de la part des deux entreprises d’employer plus de femmes tout en leur permettant de construire une carrière professionnelle avec l’assurance (enfin presque) d’avoir un enfant plus tard.
La vitrification ovocytaire en FranceLa vitrification ovocytaire est une technique de congélation ultra-rapide des ovocytes, obtenus après stimulation de l’ovulation et recueil chirurgical. La première naissance française à partir d’ovocytes vitrifiés à eu lieu en avril 2012. En France, cette technique est très encadrée. Depuis 2011, la loi prévoit que “toute personne dont la prise en charge médicale est susceptible d’altérer la fertilité, ou dont la fertilité risque d’être prématurément altérée, peut bénéficier du recueil et de la conservation de ses gamètes ou de ses tissus germinaux, en vue de la réalisation ultérieure, à son bénéfice, d’une assistance médicale à la procréation, ou en vue de la préservation et de la restauration de sa fertilité.“ Les femmes concernées sont donc celles qui bénéficient d’une aide médicale à la procréation en cours et celles qui prennent un traitement médical qui serait susceptible de les rendre stériles, comme la chimiothérapie. La congélation pour “convenance personnelle“ est interdite. Enfin, cette technique n’est pas une baguette magique, puisque le seules 25 à 40% des femmes ayant recours à l’autoconservation ovocytaire auront un enfant.Dans tous les cas, la nouvelle venue des Etats-Unis a relancé le débat sur la question brûlante de l’auto-conservation des ovocytes.Annabelle IglesiasSource : Europe 1 – octobre 2014NBC news – octobre 2014Click Here: camiseta rosario central