En à peine deux ans, il a réussi à devenir une icône du club. Arrivé à Lens en juillet 2020, Seko Fofana, qui défie ce samedi (21 heures) l’OM avec le Racing, s’est mis les supporteurs lensois dans la poche grâce à ses performances XXL. Ces dernières semaines, son immense match face au PSG, son doublé en Coupe de France face au Losc ou son but sur le fil samedi dernier à Saint-Etienne l’ont fait entrer encore un peu plus dans la légende sang et or.
Pour beaucoup, le club n’avait pas connu de joueur aussi fort au milieu depuis au moins quinze ans avec Seydou Keita. « Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu un milieu “ box-to-box ” capable de se projeter à ce point vers l’avant, se réjouit Sébastien, président du groupe de supporteurs Iron Lens. Il marche sur l’eau actuellement. C’est un mec qui sait se montrer décisif notamment lors du match de coupe contre notre ennemi juré [le Losc]. Et ça, c’est jouissif. C’est aussi quelqu’un de très humble. Il fait toujours passer le groupe avant tout. C’est vraiment une pépite »
Mais alors comment le Racing a-t-il fait pour attirer un joueur de Serie A convoité à l’époque par plusieurs grosses cylindrées européennes ? Tout juste promu en Ligue 1 en pleine épidémie de Covid-19, le club nordiste ne partait pas vraiment favori pour débaucher le milieu de l’Udinese. Le directeur sportif du RC Lens, Florent Ghisolfi, raconte à 20 Minutes comment il a œuvré au printemps 2020.
« Tu seras le roi à Lens ! »
« C’est l’histoire de trois fous, commence Florent Ghisolfi. Je ne m’empêche jamais de tenter un dossier, même s’il est très difficile. Son agent est quelqu’un qui réfléchit peut-être un peu différemment des autres. Et c’est la même chose pour Seko. Même si on était promus, Lens n’est pas un club de tocards. Le Racing est attractif et a des atouts qui peuvent faire rêver des joueurs. »
« Mon premier discours a donc été de lui expliquer pourquoi il allait être très heureux et très important à Lens, poursuit Ghisolfi. La phrase que je lui ai dite pour le convaincre est : ” Tu seras le roi à Lens. A toi de voir si tu veux être le valet au Milan AC, à l’Atalanta, à Everton ou au Hertha Berlin “. Le discours a pris. Il a ressenti des choses et il est venu visiter Lens. »
Plus gros transfert de l’histoire du club
Avant de signer, le futur roi Seko est donc allé s’imprégner du stade Bollaert, du centre d’entraînement de La Gaillette avant de rencontrer Franck Haise, le coach lensois. Opération séduction réussie car, après cette visite, Fofana donne son accord au Racing qui n’hésite pas à débourser 10 millions d’euros, record historique du club, pour s’attacher ses services. « On savait que ça allait nous coûter un peu cher pour un promu, mais quand un tel joueur veut vous rejoindre, il faut le faire », explique le directeur sportif du club.
Un an et demi plus tard, personne ne regrette ce choix à Lens. Ni les dirigeants ni Fofana, qui s’est aussi rapproché de sa famille installée en région parisienne. « Avec le contexte Covid, j’avais à cœur de rentrer, de me rapprocher de la famille, des amis, a ainsi déclaré le joueur dans une interview fin décembre pour La Voix du Nord. . J’ai été habitué à vivre à l’étranger. Ici, c’est plaisant de pouvoir discuter dans la rue avec les gens. J’avais besoin de cette stabilité et le club m’a convaincu. Je suis fier de représenter Lens. »
Il a refusé d’aller à la CAN avec la Côte d’Ivoire
Devenu le patron du jeu lensois, le milieu de 26 ans, très discret en dehors des terrains, n’a jamais semblé aussi fort. « Il aime le maillot qu’il porte sur le dos et il a envie de donner le meilleur pour ses supporteurs et pour son club. C’est quelqu’un qui marche à l’affect, et il a besoin de sentir aimé pour donner beaucoup. Il est en train de marquer une époque importante du club », reconnaît le directeur sportif lensois.
Preuve de son attachement au Racing, l’international ivoirien, sous contrat jusqu’en 2024, a préféré rester cet hiver à Lens plutôt que d’aller disputer la Coupe d’Afrique des nations avec sa sélection. De quoi renforcer sa cote auprès du public lensois. Moins en Côte d’Ivoire. « C’est un engagement fort de privilégier son club à sa nation, apprécie Sébastien des Iron Lens. Il mérite tout le respect des supporteurs »
Un départ probable cet été
Si l’histoire d’amour est belle, elle risque malheureusement de vite se terminer. Car les performances de Fofana sous le maillot lensois ne laissent personne indifférent en Europe. Les rumeurs de départ dès cet hiver vers l’Angleterre bruissent déjà, même si le club lensois ne s’affole pas.
« On est très tranquille et on dialogue beaucoup avec Seko, confie Florent Ghisolfi. On sait qu’il est bien ici et qu’il ne partira pas sur un coup de tête. Il partira un jour ou l’autre, mais personne n’est pressé. Je ne pense pas que ça se fera cet hiver. Et puis, cet été, il écoutera les projets qui se présenteront à lui et nous aussi. En attendant, vivons le moment présent et prenons du plaisir ! » A priori, il y a encore cinq mois pour en profiter.
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