BPCO : les patients inquiets pour leur prise en charge

La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) continue de progresser en silence. Dans un contexte de réduction des dépenses de soins et après un plan BPCO 2005-2010 critiquable, l’association BPCO s’inquiète de la qualité des soins. A l’occasion de la Journée Mondiale de la BPCO relayée en France par la Fondation du souffle, elle lance un nouveau cri d’alarme à quelques jours de son prochain colloque organisé le 13novembre à Paris, la veille de la journée mondiale contre ce fléau.

L'association BPCO s'inquiète des financements dédiés à la prise en charge des patients.

BPCO : un tueur silencieuxLa BPCO est une épidémie moderne, un tueur silencieux, et à l’instar d’autres pathologies chroniques, une source de dépenses de santé. Qui devrait aller croissante puisque près de 3 patients sur 4 ne sont pas diagnostiqués, en particulier à cause de la complexité de réaliser des Explorations Fonctionnelles respiratoires (EFR) dans le cadre d’études épidémiologiques. On estime toutefois que 7,5 % des adultes de plus de 40 ans seraient touchés en France. Suivant l’évolution du tabagisme féminin avec un décalage, on observe une augmentation du taux de mortalité, notamment chez les femmes, dont la courbe s’approche de celle des hommes.BPCO : agir sur la prévention et la prise en chargeFace à ces enjeux de santé publique et économiques, la prévention est indispensable et doit cibler le tabac bien sûr, mais également les maladies professionnelles de certains secteurs spécifiques (minier, BTP, fonderie, sidérurgie, industrie textile ou agricole). L’amélioration de la prise en charge et de la qualité de vie doit également être améliorée, elle passe par le recours à l’ensemble des armes thérapeutiques disponibles (éducation thérapeutique du patient (ETP), réhabilitation respiratoire, nouveaux médicaments). Telles étaient les ambitions initiales du premier plan BPCO 2005-2010, dont les associations de patients dresse un bilan pour le moins mitigé…Plan BPCO 2005-2010 : un bilan mitigéLors de l’ouverture de son 1er colloque, l’Association BPCO s’était félicitée de l’annonce de la mise en place d’un Plan dédié, porteur de beaucoup d’espoirs. “Malheureusement, ce Plan n’a pas bénéficié d’un budget ambitieux et aucune vraie réponse, concrète et efficace, n’a été apportée aux patients. L’exemple des EFR complètes, indispensables au diagnostic et qui ne sont toujours pas obligatoires ; celui de la

réhabilitation respiratoire (RR), à l’efficacité unanimement reconnue et préconisée par la HAS, mais qui ne fait toujours pas l’objet de la cotation d’acte, sont en la matière révélateurs…“ regrette l’association. En 2011, l’association avait déjà dénoncé le

retard concernant la réhabilitation respiratoire… sans grand succès.Si les améliorations concrètes peinent à venir, ce plan aura néanmoins permis une prise de conscience forte des pouvoirs publics et du grand public quant à l’enjeu majeur de santé publique qu’est la BPCO.L’Association BPCO lance un cri d’alarmeRegrettant un “constat partiel d’échec de ce type d’actions étatiques“, l’association BPCO s’inquiète d’un financement des soins qui “s’essouffle“. Elle entend privilégier des initiatives collectives, dont la première consiste à donner la parole aux patients. “Ces derniers, en observateurs avisés du système de soins, doivent devenir acteurs de leur propre santé. Dans ce cadre, l’Association BPCO annoncera lors de ses 5èmes rencontres, une nouvelle action concrète afin de répondre à cet objectif : le lancement d’une plateforme internet dédiée, véritable espace communautaire qui permettra aux patients d’échanger, de recueillir des conseils et d’avoir accès à une carte personnalisée sur le suivi de leur maladie“ précise l’association qui rappelle l’importance de l’implication du patient dans sa prise en charge, et notamment dans le cadre de mesures telles que l’éducation thérapeutique du patient (ETP) ou la réhabilitation respiratoire. Des recommandations largement soulignées dans le

Guide du Parcours de Soins  « Broncho-pneumopathie chronique obstructive » édité en février dernier par la Haute Autorité de Santé (HAS).Elle appelle par ailleurs à améliorer le parcours de soins en investissant aujourd’hui pour mieux économiser demain. “Pour une meilleure coordination des soins, l’association BPCO lance un appel à tous les acteurs de santé, pneumologues, généralistes, pharmaciens, paramédicaux – et aux malades qui sont encore insuffisamment consultés, avec un mot d’ordre : le dialogue pour trouver des solutions. Redonner la parole aux patients, les écouter, et aller au-delà des mots, en cessant de morceler le problème et en cassant les corporatismes pour que toute la « chaîne » de la prise en charge puisse mieux s’articuler, au profit du patient !“. Un projet ambitieux et logique face à une maladie qui, selon l’OMS, pourrait passer à la troisième place des causes de mortalité par maladie d’ici 2030.David BêmeSource : Communiqué de l’association BPCO – novembre 2012Click Here: COLLINGWOOD MAGPIES 2019