Un nouveau traitement du cancer de la prostate serait capable de tuer les cellules cancéreuses tout en épargnant les tissus sains, laissant la moitié des patients sans trace de cancer. Destinés aux tumeurs à faible risque, cette prise en charge repose sur l’utilisation d’un laser et d’un médicament dérivé d’une bactérie issue des fonds marins.
Le cancer de la prostate est le cancer masculin le plus fréquent en France.
La thérapie photodynamique vasculaire ciblée serait capable de traiter les cancers de la prostate à faible risque (cancer localisé, limité à la prostate) en limitant grandement les effets secondaires. Cette stratégie constituerait un juste milieu entre la prostatectomie (ablation de la prostate) et la “surveillance active”.Un traitement dérivé d’une bactérie des fonds marinsLe nouveau traitement, la “thérapie photodynamique vasculaire ciblée (VTP)”, est basée sur un médicament, dérivé d’une bactérie qui vit dans les fonds marins. Pour survivre dans cet environnement avec très peu de lumière, elle a évolué pour convertir la lumière en énergie avec une efficacité incroyable. Cette propriété a été exploitée par le laboratoire Steba Biotech pour développer un composé qui libère des radicaux libres et tue les cellules environnantes lorsqu’il est activé par la lumière d’un laser.Face au cancer de la prostate, la prise en charge consiste à injecter ce médicament sensible à la lumière dans le sang, puis à l’activer avec un laser pour détruire les tissus de la tumeur dans la prostate. Dix fibres optiques sont introduites via le périnée (entre l’anus et les testicules) jusque dans la tumeur. Quand le laser est allumé, le médicament est activé et tue les cellules cancéreuses tout en laissant les tissus sains intacts.La moitié des patients traités en rémission complèteÀ l’heure actuelle, les hommes atteints d’un cancer de la prostate localisé sont mis sous “surveillance active” : la maladie est surveillée mais on ne traite que si elle devient plus grave, le plus souvent par hormonothérapie. A l’autre extrême, le traitement radical implique d’enlever ou d’irradier l’ensemble de la prostate. Réservée aux cancers à haut risque, cette prise en charge qui a des effets secondaires importants à long terme : troubles érectiles, incontinence…L’étude a porté sur 413 patients atteints d’un cancer de la prostate à faible risque dans 47 sites hospitaliers à travers l’Europe (206 traités et 207 restant sous surveillance active). Résultat : près de la moitié (49 %) ont été guéris (rémission complète) contre 13,5% seulement dans le groupe non traité. Et lors du suivi, seulement 6 % des patients traités ont eu besoin d’une ablation de la prostate (prostatectomie) contre 30 % dans le groupe non traité. L’impact sur l’activité sexuelle et urinaire n’a pas duré plus de 3 mois. Deux ans plus tard, aucun homme ne rapportait d’effet secondaire.Des applications pour d’autres cancers ?”Ces résultats sont d’excellentes nouvelles pour les hommes atteints d’un cancer de la prostate précoce localisée, offrant un traitement qui peut tuer le cancer sans enlever ou détruire la prostate. Le fait que le traitement ait été réalisé avec succès par des centres non spécialisés dans divers systèmes de santé est vraiment remarquable” affirme le principal auteur de l’étude, le Pr Mark Emberton,Il envisage déjà les prochaines étapes de ce qu’il juge être un réel progrès : “Nous pouvons maintenant identifier les cancers de la prostate en utilisant l’IRM et les biopsies ciblées, ce qui permet ainsi une approche beaucoup plus précise pour le diagnostic et le traitement. Cela signifie que nous pouvons identifier avec précision les hommes capables de bénéficier de cette thérapie. Avec une telle approche, nous devrions être en mesure d’atteindre un taux de rémission significativement plus élevé que ceux présentés dans cet essai et guérir presque tous les cancers de la prostate localisés à faible risque. Nous espérons également que VTP sera efficace contre d’autres types de cancer solides, comme le cancer du sein ou le cancer du foie“.
Le traitement VTP est actuellement en cours d’examen par l’Agence européenne des médicaments (EMA), plusieurs années seront nécessaires avant qu’il puisse être proposé plus largement aux patients. En France, le cancer de la prostate est la 4ème cause de mortalité par cancer, avec moins de 10 000 décès par an.Click Here: Fjallraven Kanken Art Spring Landscape Backpacks