Cancer du testicule : vers des tests de dépistage ultra-précoce

Le nombre de cancers du testicule dans le monde aurait augmenté de 60 % en 25 ans, avec des disparités très importantes. Alors que les raisons de ce boom restent en grande partie mystérieuses, des chercheurs suédois ont découvert un nouveau moyen de dépistage efficace avant l’apparition des premiers symptômes.

En 2000, on a compté en France 1 500 nouveaux cas dont 900entre 30 et 40 ans. Des chiffres qui témoigneraient d’uneaugmentation certaine. Mais cette même tendance s’observelargement à l’extérieur de nos frontières.Plus 60 % de cancers du testicule en 25 ansSi le cancer du testicule ne représente que 1 à 2 %des cancers masculins, c’est néanmoins le cancer le plusfréquent chez les hommes de 15 à 35 ans. Et seloncertaines études, on constate une augmentation des cas dansla plupart des pays occidentaux (1). Pour connaître l’ampleurde cette évolution, des chercheurs de l’institutaméricain du cancer ont épluché 21 registresdes cancers de plusieurs pays d’Amérique du Nord et Sud,d’Asie, d’Afrique, d’Europe et d’Océanie (2). Grâceà leur enquête, l’évolution des taux de cancerdu testicule a été évaluée entre 1973et 1997 à travers le monde.Résultat : le nombre de cas a mondialement augmentéde 60 % en 25 ans. Au-delà de cette tendance globale, desdifférences très importantes ont éténotées chez certaines populations. La plus forteaugmentation sur 25 ans concernait Porto Rico qui connaîtplus qu’un triplement des cas de cancers du testicule (+ 220 %,passant de 0,5 cas à 1,6 cas pour 100 000 personnes) et leBas-Rhin qui a vu le nombre de cas plus que doubler (+ 130 %, de3,5 cas à 7,9 cas pour 100 000 personnes).Comment peut se justifier un tel boom ? Pour le moment, rien nesaurait complètement l’expliquer mais les médecinsavancent plusieurs hypothèses. L’augmentation dedifférents facteurs de risque pourrait jouer un rôle.Parmi les coupables potentiels : notre mode de vie, l’âge dela mère à la naissance, le faible poids à lanaissance et certains perturbateurs endocriniens dont lapollution…La pollution largement suspectéeInterrogé en février 2003, le Dr Patrick Thonneau,directeur scientifique du groupe de recherche en fertilitéhumaine, évoquait la piste environnementale. Les hommestouchés sont nés durant la période d’uneindustrialisation croissante et d’une agriculture intensive.Plusieurs indices laissent penser que cette coexistence n’est passans lien. Chez l’animal, l’exposition in utero à despolluants augmente le risque de malformations sexuelles et decancers du testicule. En Espagne, les régions d’agricultureintensives sont aussi celles qui présentent des plus fortstaux de malformations sexuelles et de cryptorchidie, qui constituele plus important facteur de risque du cancer du testicule.L’exposition du foetus dans l’utérus de la mèreà un polluant pourrait perturber la formation de l’appareilgénital. En fonction du degré de “malformations“, lestroubles pourraient prendre la forme d’une cryptorchidie, dedifficultés à concevoir et à un stade plusavancé, d’un cancer du testicule.Heureusement, le traitement a dans le même temps largementprogressé et permet aujourd’hui des taux de guérisondépassant les 90 %. Après ablation du testiculemalade (orchidectomie) avec parfois une extension chirurgicale(ablation des ganglions lymphatiques utilisés par lescellules cancéreuses pour se disséminer dansl’organisme), le traitement repose sur une radiothérapieet/ou une chimiothérapie. Mais le succès de la priseen charge augmente avec la précocité du diagnostic.Et dans ce domaine, une nouvelle découverte pourrait changerla donne.Demain, un test de dépistage plus précoceActuellement, le dépistage repose sur certainssymptômes : douleur testiculaire, augmentation indolore de lataille du testicule ou petite nodosité. Pour éviterde passer à côté d’une détectionprécoce, certains experts plaident en faveur d’uneautopalpation mensuelle, sur le modèle de l’autopalpationpour le cancer du sein.Quand la palpation détecte un signe inquiétant, uneéchographie et le dosage sanguins de marqueurscaractéristiques permettront de confirmer le diagnostic etd’identifier le stade et l’agressivité du cancer. Un scannerou une échographie abdominale pourra également jugerde l’extension de cancers à des stades plusavancés.Mais une récente découverte de chercheurssuédois pourrait prochainement révolutionner ladétection de ce cancer. Ils ont en effet réussià détecter un cancer du testicule avant mêmel’apparition des premiers signes.Une précédente étude (3) avait permis derelier la présence d’une protéine appeléeAP-2y et celle d’un cancer testiculaire. Partant de ce constat,l’équipe suédoise a recherché ce marqueur dansle sperme des patients (4). En analysant l’éjaculat de 12patients atteints de cancer et de 104 patients a priori sans cancermais souffrant uniquement de problèmes d’infertilité,les médecins ont retrouvé la protéine chez 5des 12 patients cancéreux. La faible sensibilité dutest (46 % des patients cancéreux identifiés)pourrait s’expliquer par le faible quantité de spermeutilisée. Mais plus étonnant, la protéine aégalement été retrouvée chez un hommede 23 ans a priori en bonne santé. Après examen, unebiopsie révélait la présence d’undéveloppement cancéreux avant même l’apparitiondu moindre symptôme.A condition d’en accroître la sensibilité et d’envalider l’efficacité, les médecins pourraient demaindisposer d’un moyen de dépistage simple et non invasifdestinés aux patients présentant des risquesparticuliers.David Bême1 – J Natl Cancer Inst. 1996 Jun 5;88(11):727-33.2 – Int J Cancer. 2005 Feb 9; [Epub ahead of print]3 – Clin Cancer Res. 2004 Dec 15;10(24):8521-304 – Hum Reprod.2005 Mar;20(3):579-82Click Here: Cheap FIJI Rugby Jersey