Mettre à jour facilement les couleurs et les tonalités sur la surface d’un objet, ce devrait être bientôt possible. Le Massachussetts Institue of Technology MIT développe actuellement une technologie de matière programmable baptisée ChromoUptdate.
Encore rudimentaire, assez lourde et peu ergonomique, elle ne sera destinée dans un premier temps qu’à l’élaboration de prototypes. Au moins le fait de pouvoir moduler les couleurs sur une seule et même matière aura l’avantage de limiter fortement les coûts et le temps de travail fourni. A terme, la technologie pourrait convenir pour des objets du quotidien.
ChromoUpdate s’appuie sur la technologie du PhotoCameleon, inspirée du processus présent sur la peau du caméléon.
Un procédé novateur
Dans le système PhotoCameleon, les surfaces sont recouvertes d’une encre composée de colorants sensibles à la lumière, de couleurs cyan, magenta et jaune, comme dans certaines imprimantes. Une lumière ultraviolette est projetée sur la surface et sature les couleurs. Une deuxième source de lumière est ensuite chargée d’émettre de la lumière visible. Elle fait varier les longueurs d’onde et donc le spectre lumineux. Cela permet de désaturer certains endroits de la surface et donc de faire ressortir telle ou telle couleur. Tout l’intérêt de la technologie est qu’on ne projette pas de la lumière colorée sur un objet, mais que ce soit l’objet lui-même qui change de couleur.
Le ChromoUpdate va plus loin et permet d’accélérer et de faciliter le processus. Les chercheurs ont remplacé le premier projecteur LED aux faisceaux ultraviolets uniformes par un projecteur capable d’émettre de la lumière ultraviolette malléable au pixel près. On peut donc dorénavant contrôler le niveau de saturation des colorants photosensibles dès le premier projecteur. Le deuxième ne change pas et continue de faire varier la longueur d’onde, mais la précision du rendu s’en voit décuplée. Le processus de variation des couleurs prend quelques minutes – quelques secondes pour varier du noir au blanc – contre vingt minutes auparavant.
Un projet prometteur
Cette technologie est une aubaine pour les concepteurs de produits, qui pourront désormais faciliter la phase de recherche et développement en reprogrammant les couleurs d’un objet à volonté et en simulant son aspect à la lumière du jour ou à l’ombre. La technologie est d’ailleurs financée en partie par le constructeur automobile Ford, que le projet intéresse tout particulièrement pour ses activités.
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Le prototype n’en est qu’à un stade très précoce et il n’est possible de l’utiliser que sur des surfaces lisses et rigides. Le chef des travaux sur le projet Michael Wessley veut perfectionner le ChromoUpdate pour le rendre plus flexible : « Nous étudions des méthodes pour teindre les tissus et éventuellement utiliser des fibres luminescentes. Ainsi, nous pourrions avoir des vêtements – t-shirts, chaussures et autres – capables de se reprogrammer ».
Max Wessley précise également que la matière programmable pourrait arriver à terme sur des objets du quotidien. Il prend l’exemple d’une tasse de café connectée qui pourrait être programmée pour donner la météo et une liste des tâches, directement depuis la peinture qui la recouvre. Quoi qu’il en soit, cette technologie promet. Peut-être aurons-nous droit un jour à des murs connectés au sein de notre maison affichant toutes sortes d’informations, sans avoir besoin d’écran.