Le mouvement #FreeBritney est aujourd’hui incontournable pour quiconque s’intéresse à l’interprète de Stronger. Les fans, que l’on peut voir se réunir devant le tribunal pancartes en main à chaque audience en rapport avec la tutelle de Britney Spears, pèsent lourd dans la couverture médiatique de la situation de la star, qui les a d’ailleurs récemment remerciés, que ce soit sur Instagram ou par le biais de l’avocat qu’elle a enfin pu se choisir elle-même, Mathew Rosengart, après plus d’une décennie à être représentée par un commis d’office.
Seulement, il n’y a encore pas si longtemps, les fans de la star n’étaient pas pris au sérieux. Et encore moins en 2009, lorsqu’une certaine Megan Radford s’est tenue toute seule, à un concert de son idole à Dallas, arborant un t-shirt fait maison sur lequel était floqué « Free Britney ». « J’étais vraiment seule… Je pense que certains ont pensé que j’étais dingue. Quand vous tenez vraiment à un être humain, ce n’est pas vraiment un pas énorme à faire que de commencer à défendre ses droits », a confié la jeune femme, aujourd’hui âgée de 34 ans, à CNN.
Ce « free Britney », elle l’avait lu sur le blog de référence pour les fans de Britney Spears, BreatheHeavy, fondé par Jordan Miller en 2004. « Avant les réseaux sociaux, les fans venaient sur BreatheHeavy pour se tenir au courant. BreatheHeavy a commencé comme une ode à la star, mais c’est vite devenu un moyen pour les fans de communiquer entre eux pendant les moments de désespoir de Britney. […] La première fois que j’ai écrit “Free Britney”, c’était dans un post publié le 9 janvier 2009, un an après la première prolongation de la tutelle temporaire. J’étais outré que Britney doive endurer encore une année de violation de ses droits », a-t-il expliqué sur Medium.
Click Here: melbourne storm team jerseyNaissance d’un mouvement
En 2008, Britney Spears a été mise sous la tutelle de son père, Jamie Spears. Cette décision a été prise après plusieurs mois pendant lesquels le public a pu assister à la dépression nerveuse de la star. Jugée sur son apparence, son look, la façon dont elle élevait ses enfants, toujours entourée de paparazzi, elle avait fini, un soir, par se raser la tête dans un salon de tatouage sur Hollywood Boulevard avant d’attaquer la voiture d’un photographe à coups de parapluie. Les photos ont fait le tour du monde et en conséquence Britney Spears a perdu ses droits, sur sa personne comme sur ses enfants, Jayden et Sean.
Ce qui avait choqué Jordan Miller, un an après cette mise sous tutelle, a été de lire tout d’abord, dans plusieurs articles détaillant les conditions juridiques, que le père de son idole s’était octroyé une augmentation en tant que tuteur. « Il était auparavant payé 10.000 dollars par mois par l’agent de Britney, mais le juge a accepté qu’il reçoive 16.125 dollars par mois. Il est utile de préciser que M. Spears a été à la tête de plusieurs entreprises qui ont fait faillite avant de s’occuper de l’une des stars les plus fortunées au monde », écrit encore Jordan Miller.
De #FreeBritney à Balance ton porc
L’autre aspect qui l’a révolté – et qui est aujourd’hui l’un des arguments de Britney Spears pour mettre fin à sa tutelle – a été de lire que la chanteuse était considérée comme « incapable de gérer ses finances » et « incapable d’assurer ses besoins personnels » que ce soit pour se nourrir sainement, s’habiller, entretenir son habitat ou encore sa forme physique. « N’oubliez pas qu’à cette époque Britney allait lancer sa tournée mondiale The Circus Tour deux mois plus tard. Elle avait enregistré et sorti un nouvel album quelques mois avant. Si Britney ne peut pas prendre soin d’elle, partir en tournée mondiale aurait dû être hors de question, non ? », ajoute Jordan Miller.
Ces questions, de nombreux fans se les sont posés très sérieusement au fil des années, se retrouvant autour d’une même mission : libérer Britney. Si, pendant plus d’une décennie, le public comme les médias les ont regardés soit avec condescendance soit de façon moqueuse, le vent a tourné en parallèle des mouvements #MeToo et Balance ton porc. Des mouvements de libération de la parole des femmes qu’on ne peut ignorer lorsqu’il s’agit de la façon dont la chanteuse a été traitée médiatiquement et professionnellement, comme l’a mis en lumière Framing Britney Spears, le documentaire du New York Times paru cette année. Une situation que Britney Spears chantait elle-même dans Lucky… en 2000.