Les médias et plus particulièrement la télévision en prennent pour leur matricule dans France , de Bruno Dumont, présenté au dernier Festival de Cannes. Cette charge aussi cruelle que réussie prend pour cible une journaliste qui joue les reporters de guerre en mettant sa vie en scène comme dans une fiction.
Léa Seydoux est impeccable dans le rôle-titre. Entre Blanche Gardin, qui joue son attachée de presse, et Benjamin Biolay, qui incarne son mari, l’actrice offre une composition brillante dans le rôle d’une femme au bonheur aussi factice que ses réactions face aux malheurs du monde.
Entre satire et roman-photo
A la fois satire impitoyable et roman-photo, cette comédie ne caresse jamais le spectateur dans le sens du poil. « La critique des médias on la connaît, a déclaré Bruno Dumont à la conférence de presse cannoise. J’avais envie d’aller plus loin sur ce sujet grave en sachant que le pendant de la gravité est le grotesque. » Et il n’y va pas avec le dos de la cuillère, que ce soit pour montrer la vie privée trop parfaite de son héroïne « hors sol » ou ses reportages finement bidouillés pour mettre en avant leur côté spectaculaire.
« Mon film n’est pas contre les journalistes, insiste Bruno Dumont, mais je pense qu’il en existe qui sont au service d’une industrie et que cela pose un vrai problème. » France illustre à merveille ce conflit d’intérêts que le cinéaste accentue à loisir. On rit un peu jaune de voir la jeune femme manipuler ses cibles mais on se prend aussi paradoxalement d’affection pour elle. Un sentiment ambigu que souligne la magnifique partition de Christophe, décédé l’an passé du Covid-19.
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