Jeanne Calment, une usurpatrice ? Des scientifiques prouvent que non

En janvier dernier, une équipe de chercheurs russes avait mis en doute la date de naissance de Jeanne Calment, officiellement décédée à l’âge de 122 ans, contestant ainsi son statut de doyenne de l’humanité. Un nouveau travail, publié dans The journal of Gerontology par une équipe de chercheurs suisses et français vient toutefois de réaffirmer que l’identité de la célèbre arlésienne n’a pas été usurpée.

Sommaire

  1. Une théorie qui ne tient pas la route
  2. Un modèle mathématique et de nombreuses archives
  3. Faut-il procéder à une exhumation ?

En janvier dernier, des chercheurs russes publient, dans

la revue Rejuvenation research le résultat d’une enquête selon laquelle Jeanne Calment, française doyenne de l’humanité ayant officiellement vécu 122 ans et 164 jours serait en réalité morte à l’âge de 60 ans. Elle aurait, selon eux, été « remplacée » par sa fille Yvonne qui se serait fait passer pour elle jusqu’à sa mort en 1997 afin de ne jamais avoir à payer les frais d’héritage liés à la mort de sa mère. Dans la version officielle de l’histoire, Yvonne Calment serait morte en 1934 d’une pleurésie.Si la théorie russe s’avérait exacte, l’usurpatrice serait tout de même morte à l’âge de 99 ans.Une théorie qui ne tient pas la routeDès la publication de la théorie russe, les deux gérontologues français qui avaient validé la longévité de Jeanne Calment l’ont réfuté. Jean-Marie Robine, directeur de recherche à l’Inserm et Michel Allart, médecin spécialiste des centenaires ont en effet enquêté pendant deux années en interrogeant la doyenne et en s’appuyant sur des témoignages et des archives de la ville d’Arles – où elle a vécu toute sa vie – avant de valider l’âge de Jeanne Calment. Dans un nouvel article publié le 16 septembre dans la revue

The journal of Gerontology, ils reprennent point par point les preuves leur permettant d’affirmer que l’identité de Jeanne Calment n’a pas été usurpée et qu’elle est bien décédée à l’âge de 122 ans et 164 jours.Un modèle mathématique et de nombreuses archivesAfin de prouver la véracité du statut de doyenne de l’humanité de Jeanne Calment, les chercheurs ont fournis plusieurs modèles mathématiques concluant à la forte probabilité que la française ait pu atteindre l’âge de 122 ans. « Ainsi, tous les 10 millions de centenaires, une personne peut atteindre 123 ans » écrivent les chercheurs. Si la probabilité est mince, elle n’est donc pas impossible.Ils ont également recoupé de nombreuses archives de diverse nature afin de démontrer qu’il n’y avait pas eu de fraude fiscale, ni de falsification d’identité. Il s’est par exemple avéré « l’existence d’une extraordinaire concentration d’individus longévives dans les ancêtres de Jeanne Calment et de son frère François ».Faut-il procéder à une exhumation ?Si l’Inserm affirme qu’il n’est « pas de son ressort de soutenir une quelconque demande d’exhumation qui ne relève pas de son domaine de compétences », c’est pourtant ce qu’a proposé Aubrey de Gray, rédacteur en chef de la revue Rejuvenation research qui a publié l’article russe au début de l’année.Jean Marie Robine a quant à lui expliqué à nos confrères de

France Inter que selon lui « certaines personnes ont simplement envie de récupérer le sang de Jeanne Clament, en espérant y trouver le secret de la longévité. On est dans quelque chose de l’ordre de l’alchimie. »Nikolay Zak, l’un des auteurs de l’étude russe a affirmé vouloir réfuter la publication française. L’affaire n’est donc pas terminée.Click Here: Golf special