Des chercheurs du Harvard Stem Cell Institute (HSCI) sont peut-être en train de créer une pilule capable de remplacer l’exercice physique pour brûler la graisse! Ils ont réussi à transformer des graisses blanches en graisses brunes, ces tissus adipeux qui brûlent des calories au lieu de les stocker. Bien que les bénéfices du sport aillent au-delà de ce changement, un tel médicament pourrait aider à lutter contre l’obésité.
Des chercheurs ont réussi à transformer les mauvaises graisses en graisses brunes, ce qui pourrait faciliter, à terme, sa remise en forme avant l'été.
Transformer les mauvaises graisses en bonnes graissesLes graisses brunes sont considérées comme “bénéfiques“ contrairement aux blanches, car elles peuvent générer de la chaleur (donc de l’énergie) en oxydant les acides gras. Pour déclencher ce processus de combustion, le sujet n’est pas obligé de faire de l’exercice. Les chercheurs pensent que les différences de proportions de graisses brunes chez les individus pourraient expliquer pourquoi certaines personnes peuvent manger plus que d’autres sans pour autant prendre du poids ni faire du sport.On sait depuis longtemps que les cellules adipeuses peuvent être transformées. Par exemple, une
étude de l’université de Montréal menée sur des souris a identifié un acide rétinoïque dérivé de la vitamine A, qui est capable de transformer les mauvaises graisses en graisses brunes chez les rongeurs, mais l’équipe d’Harvard explique que sa découverte est plus significative.Découverte de deux composés “brûleurs de mauvaise graisse“L’équipe du Pr Chad Cowan de l’Université d’Harvard et du Massachusetts General Hospital a mis au point une technique, utilisant des cellules souches humaines, qui permet de passer en revue les composés capables de changer les “mauvaises graisses“ en “bonnes graisses“. Ils auraient ainsi trouvé deux composés capables d’effectuer ce transfert.“Ce qui nous a le plus impressionné c’est que certains composés produisent le même genre d’effets lorsqu’on les administre à des animaux, mais lorsqu’on les retire, leur effet s’en va aussi“, note Chad Cowan du HSCI, et d’ajouter, “mais nous avons assisté à une conversion stable“.Ces deux composés cibleraient une même molécule, impliquée dans la réponse inflammatoire (étape essentiel de notre système de défense immunitaire). Son administration sur le long terme pourrait ainsi, selon le chercheur, avoir des implications sur le système immunitaire. Le scientifique milite donc contre l’utilisation de ces composés sans modifications préalables. Un de ces composés de la classe des inhibiteurs de JAK est pourtant déjà sur le marché, indiqué dans le traitement de la
polyarthrite rhumatoïde.Vers une pilule qui remplacerait le sport ?Le passage de cette découverte à un médicament ne sera cependant pas pour demain : ces résultats devront être confirmés par d’autres équipes et les composés devront être testés afin de démontrer leur efficacité et leur sûreté chez l’homme. En cas de confirmation, cette découverte pourrait marque une étape importante dans la lutte contre
l’obésité, la prévention du
diabète de type 2… sans toutefois remplacer les
bénéfices du sport, qui ne se limitent pas à seulement brûler des graisses. Selon le
communiqué de l’université, un collaborateur allemand de l’équipe américaine a testé ces deux composés chez la souris. “Nous nous attendons à avoir des résultats assez rapidement. Mais déjà, les composés semblent fonctionner de la même manière chez la souris, mais nous ne connaissons pas les effets sur le long terme sur le métabolisme ou le système immunitaire“ conclut le chercheur.Enfin, le scientifique ne compte pas s’arrêter là. “Nous avons identifié ces deux composés en passant en revue un millier de composés. Nous savons ainsi que si nous avions accès à l’ensemble des composés de la librairie d’une grande compagnie pharmaceutique, soit 1,5 à 2 millions de composés, nous en trouverions d’autres“ déclare le Pr Cowan. Il serait actuellement en discussion avec plusieurs laboratoires pour continuer ses travaux.David BêmeSource : White-to-brown metabolic conversion of human adipocytes by JAK inhibition – Annie Moisan et al. – Nature Cell Biology (2014) doi:10.1038/ncb3075Received 13 May 2014 Accepted 31 October 2014 Published online 08 December 2014 (
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