Suite à l’annonce de l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes par le Premier ministre Edouard Philippe lors de son discours à l’Assemblée nationale le 12 juin 2019, les réactions des politiques et des médecins ne sont pas faites attendre, certains manifestant leur contentement tandis que d’autres émettent des réserves.
C’est enfin décidé : la
procréation médicalement assistée (PMA), jusqu’alors réservée aux couples hétérosexuels infertiles, sera étendue à toutes les femmes, c’est-à-dire aux femmes seules et aux couples de lesbiennes également, a annoncé ce mercredi 12 juin le Premier ministre Edouard Philippe lors de son discours à l’Assemblée nationale. Le projet de loi sur la révision de la loi bioéthique sera ainsi “adopté en conseil des ministres fin juillet et pourra être débattu au Parlement dès la fin septembre, juste avant la discussion budgétaire“, a-t-il déclaré.
La fin d’une discriminationUn calendrier clair qui s’est fait attendre, depuis la promesse de campagne formulée par Emmanuel Macron à ce sujet en 2017. Mais cette annonce concrète fait d’ores et déjà débat auprès des politiques et des médecins, qui ne manquent pas de s’interroger sur ce que va réellement signifier et entraîner la révision de la loi bioéthique.La PMA englobe un ensemble de techniques :
insémination artificielle,
fécondation in vitro,
injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI)… Pour Jean-Louis Touraine, député LREM, le fait que ces pratiques soient élargies à toutes les femmes constitue une suite logique : “À partir du moment où deux femmes ont le droit de se marier et d’élever des enfants, on ne peut tout de même pas leur interdire d’en concevoir.” Guillaume Chiche, député LREM des Deux-Sèvres, se réjouit lui de la fin d’une discrimination.Bientôt la levée de l’anonymat des donneurs de sperme ?Grégoire Moutel, professeur de médecine à l’université de Caen spécialisé en éthique médicale et médecine légale interviewé par Le Point, affirme de son côté que “le désir d’enfanter est un droit fondamental“. Selon lui, l’extension de la GPA pourrait entraîner certains changements, notamment concernant le lien de filiation, dont l’établissement est interdit pour les donneurs de sperme : “à propos des dons de sperme, certains espèrent la levée de l’anonymat des donneurs. Il y a en effet, parmi les enfants issus d’un don de gamètes, ceux qui veulent connaître leur identité, d’un côté, et ceux qui souhaitent obtenir des informations sur leurs antécédents médicaux, de l’autre.“Jean-Louis Touraine considère que ce n’est pas un problème : “avec les tests génétiques que l’on peut effectuer via Internet, les gens ont maintenant la possibilité d’avoir toutes les informations qu’ils veulent. Alors, autant encadrer cette information.” Au sujet de l’accès aux origines, Edouard Philippe a simplement déclaré que “plusieurs options étaient possibles, et le gouvernement a retenu celles qui lui semblaient les plus à même de permettre un débat apaisé“.La crainte de la légalisation de la GPAAutre interrogation soulevée par l’extension de la PMA : la légalisation de la
gestation par autre (GPA), autre technique de PMA aujourd’hui interdite en France. Une situation que craignent notamment Daniel Fasquelle, député les Républicains du Pas-de-Calais, et Grégoire Moutel. “Pour un professionnel de santé, il est compliqué d’intégrer une femme dans un parcours de GPA, qui prendrait beaucoup de risques”, affirme-t-il. “Il faut se poser les questions suivantes : comment gère-t-on une grossesse pour autrui ? Comment fait-on si la grossesse se passe mal ? Comment fait-on s’il y a une volonté de pratiquer une
IVG ? La femme est-elle sous contrôle en matière de prise de tabac ou d’alcool ?“Extension de la GPA : quel coût pour les nouveaux ayants droit ?Dernière interrogation : celle autour du coût de ces pratiques. La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn aurait néanmoins déjà déclaré être favorable à leur remboursement par la Sécurité sociale, sur le même modèle que celui qui existe pour les couples hétérosexuels, qui peuvent actuellement bénéficier d’une prise en charge à 100%.Click Here: new zealand rugby team jerseys